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Sortie du DVD de Notre Monde

Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas Lacoste
Rassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
chronique Livres de Patrick Baudry
L’Enfant vulnérable
Yoram Mouchenik

Paris, Editions La Pensée Sauvage, 2004, 256 p.

Mouchenik, psychologue et psychothérapeute, livre ici des réflexions riches menées à partir d’un terrain qu’il a longuement pratiqué. Il s’intéresse principalement à trois enfants, à leurs difficultés sociales et psychiques, en société kanak. L’enjeu de l’ouvrage est notamment d’articuler anthropologie et psychanalyse. Il récuse tout à la fois l’enfermement d’une culture dans son monde propre, et l’universalisation hâtive qui voudrait généraliser sans prendre le temps de percevoir des mentalités particulières, leurs traductions dans des structures sociales, leurs effets dans des montages symboliques. Ce livre actualise une pensée ethnographique, débarrassée de ses vieux travers de condescendance et d’explication définitive. C’est l’autre qui se rencontre ici, et c’est depuis une altérité ordinaire que le rapport à l’enfant, tel que nous croyons le comprendre, prend alors un tour complexe et singulier.

L’ouvrage traite de la vulnérabilité (quelle est-elle ? Pourquoi en prendre acte et comment y apporter du soin ?) et de la posture clinicienne. Comment ne pas être celui qui sait par avance ? Comment faire avec l’affectif – le sien propre et celui d’autrui – comment donc cheminer dans la rencontre de l’homme fragile en tenant compte de ses propres projets ?

Yoram Mouchenik nous parle dans un style très clair, en faisant une large place aux entretiens et aux observations multiples de situations quotidiennes, de la question de la filiation (donc de la question du

rapport à la mort), des articulations de l’individu et du collectif, des fabulations qui construisent et isolent, des cheminements d’une parole qui fait du langage non pas ce dictionnaire pétrifiant qui nous aurait prévu par avance, mais ce qui convoque à raconter, au-delà du dit, l’aventure humaine.



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