Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°20 [juin 1998 - juillet 1998]
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Poésies
Antonio desquiron Oliva est né en 1946 à Santiago de Cuba. Ses poèmes ont l'aspect râpeux de la vie ordinaire mais un lyrisme élémentaire, (les étoiles, le vent...), surgit ici ou là, nous rappelle que l'existence est un cirque, un jeu. Son recueil " Le joueur" a été publié aux éditions Caseron en 1991.
La ruta 16
Espero el omnibus en la Plaza de Marte,
muy tarde en la noche.
La columna con el gorro frigio esta,
amarilla,
en el centro,
y las rosas, casi inutiles,
florecen de un color indefinible
bajo las luces de mercurio.
Cruzan
parejas de amantes,
mujeres cargadas de macutos,
borrachos que pronuncian discursos,
camiones con obreros que salen de un turno
de noche
patrulleros,
hombres solos,
perros,
y por el cielo
estrellas.
Espero interminablemente un omnibus en la Plaza de Marte...
Y la espera es casi
una obra preparada por los dioses
para mostrar su indiferencia,
o mas bien la manera que escoge el tiempo
para denunciar el excesivo valor de un instante.
Entretanto,
palpo
los ojos cargados de sueno de una mujer,
el deseo que no se va a apagar de los amantes,
las turbias flores
o mi propia fatiga amurallada
y me asombro del sosiego de mi madre,
de su vida,
de la continua lluvia de los astros
al oeste.
La ligne 16
J'attends l'omnibus Place de Mars,
très tard dans la nuit.
La colonne au bonnet phrygien est
jaune,
au milieu,
et les roses, inutiles quasiment,
fleurissent d'une indéfinissable couleur
sous les lumières de mercure.
Traversent
des couples d'amants,
des femmes chargées de paniers de roseau,
des ivrognes qui font des discours,
des camions pleins d'ouvriers qui reviennent
d'une virée dans la nuit,
des patrouilleurs,
des hommes seuls,
des chiens,
et, dans le ciel, des étoiles.
Je n'en finis pas d'attendre un omnibus Place de Mars...
... Et l'attente est presque
l'ouvrage des dieux
qui montrent leur indifférence,
ou plutôt la façon que choisit le temps
pour dénoncer la valeur excessive de l'instant.
Cependant,
je touche
les yeux d'une femme, lourds de sommeil,
l'inextinguible désir des amants,
les fleurs troubles
ou ma propre fatigue emmurée,
et je m'étonne du calme de ma mère,
de sa vie,
de la pluie continue des astres
à l'ouest.
La ruta 16
Espero el omnibus en la Plaza de Marte,
muy tarde en la noche.
La columna con el gorro frigio esta,
amarilla,
en el centro,
y las rosas, casi inutiles,
florecen de un color indefinible
bajo las luces de mercurio.
Cruzan
parejas de amantes,
mujeres cargadas de macutos,
borrachos que pronuncian discursos,
camiones con obreros que salen de un turno
de noche
patrulleros,
hombres solos,
perros,
y por el cielo
estrellas.
Espero interminablemente un omnibus en la Plaza de Marte...
Y la espera es casi
una obra preparada por los dioses
para mostrar su indiferencia,
o mas bien la manera que escoge el tiempo
para denunciar el excesivo valor de un instante.
Entretanto,
palpo
los ojos cargados de sueno de una mujer,
el deseo que no se va a apagar de los amantes,
las turbias flores
o mi propia fatiga amurallada
y me asombro del sosiego de mi madre,
de su vida,
de la continua lluvia de los astros
al oeste.
La ligne 16
J'attends l'omnibus Place de Mars,
très tard dans la nuit.
La colonne au bonnet phrygien est
jaune,
au milieu,
et les roses, inutiles quasiment,
fleurissent d'une indéfinissable couleur
sous les lumières de mercure.
Traversent
des couples d'amants,
des femmes chargées de paniers de roseau,
des ivrognes qui font des discours,
des camions pleins d'ouvriers qui reviennent
d'une virée dans la nuit,
des patrouilleurs,
des hommes seuls,
des chiens,
et, dans le ciel, des étoiles.
Je n'en finis pas d'attendre un omnibus Place de Mars...
... Et l'attente est presque
l'ouvrage des dieux
qui montrent leur indifférence,
ou plutôt la façon que choisit le temps
pour dénoncer la valeur excessive de l'instant.
Cependant,
je touche
les yeux d'une femme, lourds de sommeil,
l'inextinguible désir des amants,
les fleurs troubles
ou ma propre fatigue emmurée,
et je m'étonne du calme de ma mère,
de sa vie,
de la pluie continue des astres
à l'ouest.