Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°22 [octobre 1998 - novembre 1998]
© Passant n°22 [octobre 1998 - novembre 1998]
par Brigitte Giraud
Imprimer l'articleJ'écris, tu écris, elles écrivent
Il existait bel et bien une « domination » des hommes en littérature. Un postulat implicite installait les femmes aux affaires génitales et les Simone de Beauvoir qui dénonçaient ces schémas idéologiques avaient finalement bien du courage. Le militantisme féministe défendait le droit à la création des femmes et s'enfermait sans le savoir dans un discours nécessaire mais étriqué. Les Editions des femmes voyaient le jour, et je ne suis pas sûre qu'elles aient bien servi la cause de la littérature. Parce ce qu'on soit homme ou femme, l'important était et reste toujours le mot, le style, le romanesque, bref en un mot l'écriture.
Dans la presse, je lis ici et là, que les romancières sont « audacieuses », qu'elles ont « du culot » ou « la pêche ». Les qualificatifs abondent. On s'étonne de ce foisonnement remarqué soudainement, on glose, on n'en revient pas et de se répandre sur « cette énergie rare » que la littérature féminine dégagerait, plus « pugnace » ou davantage « osée » que celle des hommes.
Après tout, si c'est vrai, ce ne serait qu'un juste rééquilibrage des choses. En ce domaine, les femmes ont été exclues trop longtemps. Elles sont encore en minorité.
La féminisation de la littérature émeut la presse, qui donne la parole aux éditeurs et certains médisants verraient même dans cette multitude de signatures féminines une stratégie de marchands. Les trois cent mille exemplaires vendus de Marie Darrieussecq doivent en faire saliver plus d'un.
Certes, (et c'est très bien) il y a beaucoup de femmes dans cette rentrée. Mais qui donc s'élevait les années passées du grand nombre des hommes ? Personne. A croire qu'il n'y avait dans cette surprenante disparité rien que de très normal ! Allons donc !
Mais l'essentiel, l'essentiel vous dis-je, n'est-ce pas de trouver des pépites littéraires, débusquées sous une plume qui affirmerait naturellement son identité ?
- Homme ? Femme ?
- Non, écrivain
Dans la presse, je lis ici et là, que les romancières sont « audacieuses », qu'elles ont « du culot » ou « la pêche ». Les qualificatifs abondent. On s'étonne de ce foisonnement remarqué soudainement, on glose, on n'en revient pas et de se répandre sur « cette énergie rare » que la littérature féminine dégagerait, plus « pugnace » ou davantage « osée » que celle des hommes.
Après tout, si c'est vrai, ce ne serait qu'un juste rééquilibrage des choses. En ce domaine, les femmes ont été exclues trop longtemps. Elles sont encore en minorité.
La féminisation de la littérature émeut la presse, qui donne la parole aux éditeurs et certains médisants verraient même dans cette multitude de signatures féminines une stratégie de marchands. Les trois cent mille exemplaires vendus de Marie Darrieussecq doivent en faire saliver plus d'un.
Certes, (et c'est très bien) il y a beaucoup de femmes dans cette rentrée. Mais qui donc s'élevait les années passées du grand nombre des hommes ? Personne. A croire qu'il n'y avait dans cette surprenante disparité rien que de très normal ! Allons donc !
Mais l'essentiel, l'essentiel vous dis-je, n'est-ce pas de trouver des pépites littéraires, débusquées sous une plume qui affirmerait naturellement son identité ?
- Homme ? Femme ?
- Non, écrivain