Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°38 [janvier 2002 - février 2002]
© Passant n°38 [janvier 2002 - février 2002]
par Hervé Le Corre
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Nous avions relaté dans ces colonnes1 le scandaleux plagiat auquel Alain Minc s’était livré pour écrire un livre sur Spinoza, pillant sans vergogne ni finesse l’ouvrage de notre ami Patrick Rödel2. Comme il se devait, Rödel, ulcéré par tant de grossièreté, déposa plainte devant le tribunal de Paris. Après quelques tentatives, démarches, manœuvres et offres d’arrangement, que l’écrivain spolié repoussa ou déjoua avec dignité, il fut décidé qu’on irait au procès.
Ce qui s’est produit en octobre 2001, avec un jugement mis en délibéré jusqu’au 22 novembre, dans lequel le juge a reconnu la culpabilité d’Alain Minc et l’a condamné conjointement à son éditeur, Gallimard, à payer cent mille francs de dommages et intérêts à Patrick Rödel.
Justice est faite.
Cette affaire, outre qu’elle a dit et fait respecter la loi, et lavé l’affront, a mis en lumière le mode de fonctionnement de ce puissant de cour qu’est Minc : il copie les autres, employant pour cela des « collaborateurs » chargés de rassembler la documentation, et se contente d’une vague réécriture de l’ouvrage ainsi fabriqué. On le savait déjà fort versé dans le recyclage et la vulgarisation de l’idéologie ultralibérale, on ignorait qu’il maniait avec autant de facilité le copier-coller, et que le (mauvais) traitement de texte, chez Minc, s’apparentait au viol des œuvres d’autrui.
Inutile d’insister sur ce que cette jolie victoire a de symbolique, remportée par le talent sur la cuistrerie, par l’humilité exigeante sur la vanité marchande.
Ce qui s’est produit en octobre 2001, avec un jugement mis en délibéré jusqu’au 22 novembre, dans lequel le juge a reconnu la culpabilité d’Alain Minc et l’a condamné conjointement à son éditeur, Gallimard, à payer cent mille francs de dommages et intérêts à Patrick Rödel.
Justice est faite.
Cette affaire, outre qu’elle a dit et fait respecter la loi, et lavé l’affront, a mis en lumière le mode de fonctionnement de ce puissant de cour qu’est Minc : il copie les autres, employant pour cela des « collaborateurs » chargés de rassembler la documentation, et se contente d’une vague réécriture de l’ouvrage ainsi fabriqué. On le savait déjà fort versé dans le recyclage et la vulgarisation de l’idéologie ultralibérale, on ignorait qu’il maniait avec autant de facilité le copier-coller, et que le (mauvais) traitement de texte, chez Minc, s’apparentait au viol des œuvres d’autrui.
Inutile d’insister sur ce que cette jolie victoire a de symbolique, remportée par le talent sur la cuistrerie, par l’humilité exigeante sur la vanité marchande.
(1) Le Passant Ordinaire, Y’a un risque, janvier-février 2000. Retrouvez ces chroniques sur notre site www.passant-ordinaire.fr.st.
(2) Spinoza, le masque de la sagesse, éditions Climats, 1997.
(2) Spinoza, le masque de la sagesse, éditions Climats, 1997.