Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°40-41 [mai 2002 - septembre 2002]
© Passant n°40-41 [mai 2002 - septembre 2002]
par La Rédaction
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Patrick Espagnet
La gueuze
Ed. Culture Sud, 2001.
Le Henriot 44, la jeanlain, le lillet, le mandarin curaçao… tous les titres des dix nouvelles contenues dans la première publication de notre ami Patrick, ex-journaliste à Sud Ouest sont de cette belle eau là, plutôt du côté des alcools forts et des paumés que l’on rencontre forcement quand on fréquente, comme lui, assidûment les bistrots. Des petites tranches de vie, lucides, tendres, torchées dans cette langue vive, flamboyante, rude aussi. Un vrai régal…
J.F.M.
Dashiell Hammett
Hollywood Story
Trad. de l’américain par Frédéric, Souvenirs d’un détective privé, Ed. du Rocher, 60 p., 7 _.
Dernière nouvelle écrite par Hammett avant son retrait définitif du monde de l’écriture, Hollywood Story m’a rappelé J’aurais dû rester chez nous, superbe texte de souvenirs sur Hollywood écrit par Horace McCoy. On y retrouve le même malaise de l’écrivain qui n’arrive pas à revêtir la panoplie du parfait scénariste
hollywoodien. S’y ajoute la mélancolie générée par la séparation de deux amants, thème de la nouvelle. Enfin et dans sa préface, Jérôme Charyn le dit mieux que moi : « Hammett est un des maîtres du non-dit, de ces mots tapis dans les vides du texte ». Au sommet de son art du « behaviourisme », Hammett signe une nouvelle qui n’est pas sans rappeler La clef de verre, l’un de ses plus beaux romans.
B.D.
Jean-Marie Harribey
La démence sénile du capital,
Fragments d’économie critique
Ed. du Passant, coll. Poches de résistance, 2002, 15 _.
« Allô ! ? Sciences éco ?.. Ici un Passant de base… J’voudrais
m’inscrire en maîtrise… Si j’ai la licence ? Non… Mais j’ai lu le
bouquin d’Harri… Une équivalence ? Mais non, j’vous dis ! J’ai lu Harribey… ça suffit, non ?.. Ah non ?.. Vous l’avez lu, vous ?
Har-rri-bey, Jean-Marie : La démence sénile du capital… J’vous jure qu’après ça, l’économie ça s’éclaire, on a l’air moins… Me coupez pas, bordel ! Avec le Jean-Marie, dit Larsabal en période basco-
béarnaise, y sont revus les concepts, les perspectives, et que j’te remets à l’endroit les idées correcto-convenues du discours
économique d’aujourd’hui… Et solide sur sa gauche, le type !.. Allô… Allô ? »
Bon, au fond, j’comprends qu’y m’coupent… Ça doit les inquiéter un peu, là-haut… Va-t-en savoir ce que peuvent faire des gens qui deviennent de plus en plus critiques…
Beau boulot, Jean-Marie !
S.G.
George P. Pelecanos
Blanc comme neige
Ed. de l’Olivier, 20 _.
George P. Pelecanos n’est pas un auteur de polars. Il est chirurgien des bas-fonds de Washington. Disséqueur de strates sociales,
entomologiste des sangs mêlés, expert en sombritude. Son (anti) héros s’appelle Strange, c’est bien le moins. Privé blanc qui
s’associe à l’ancien flic black sur lequel il est censé enquêter. Tout ça va vite, petites touches rapides, nerveuses, trois adjectifs et plein d’actions plus loin, t’as compris qu’on peut pas vivre innocemment dans la ville la plus gangrenée de la côte Est. Le tout est de garder un semblant d’humanité, malgré tout… On se pose les mêmes
questions que Pelecanos, avant qu’ici aussi fleurissent pour toujours les ghettos ethniques. Vrai polar, vrai discours politique. Qui a dit que ça n’allait pas ensemble ?
S.G.
Paco Ignacio Taibo II
et Angel de la Calle
Mon ami Moran
Trad. de l’espagnol par Lyne Strouc et Michel Mathe, Ed. Liber Niger, 12 _.
Paco a imaginé la rencontre, par-delà la mort de l’un d’eux, de deux héros mythiques de la geste révolutionnaire du continent
américain : Pancho Villa, le libérateur du Mexique, le promoteur de la révolution agraire, et l’ancien homme de main du capital devenu écrivain, Dashiell Hammett. Dash enquête sur la disparition du crâne de Villa. Jolie nouvelle sur le monde flou des frontières : celles qui séparent la vie de la mort, les Etats-Unis du Mexique, les
révolutionnaires des autres. Texte illustré dans la même unité de ton (juste ce qu’il faut de distanciation chaleureuse) par Angel de La Calle, qui a donné à Hammett les traits du héros du film éponyme de Wim Wenders.
B.D.
Michèle Sales
La Grande Maison
Ed. du Rouergue, 157 p., 10,5 _.
Cet ouvrage est conçu comme une succession de petits récits
nourris de l’expérience personnelle de l’auteur dans la bibliothèque de toutes les prisons d’Aquitaine. Il y court un souffle et un style porteurs d’une grande sensibilité, humaine et littéraire. Michèle Sales nous rend proches – à les toucher – autant les êtres, dans l’écho des bribes de leur souffrance, que les murs de « la Grande Maison » dans leur implacable clôture.
V.L.
La gueuze
Ed. Culture Sud, 2001.
Le Henriot 44, la jeanlain, le lillet, le mandarin curaçao… tous les titres des dix nouvelles contenues dans la première publication de notre ami Patrick, ex-journaliste à Sud Ouest sont de cette belle eau là, plutôt du côté des alcools forts et des paumés que l’on rencontre forcement quand on fréquente, comme lui, assidûment les bistrots. Des petites tranches de vie, lucides, tendres, torchées dans cette langue vive, flamboyante, rude aussi. Un vrai régal…
J.F.M.
Dashiell Hammett
Hollywood Story
Trad. de l’américain par Frédéric, Souvenirs d’un détective privé, Ed. du Rocher, 60 p., 7 _.
Dernière nouvelle écrite par Hammett avant son retrait définitif du monde de l’écriture, Hollywood Story m’a rappelé J’aurais dû rester chez nous, superbe texte de souvenirs sur Hollywood écrit par Horace McCoy. On y retrouve le même malaise de l’écrivain qui n’arrive pas à revêtir la panoplie du parfait scénariste
hollywoodien. S’y ajoute la mélancolie générée par la séparation de deux amants, thème de la nouvelle. Enfin et dans sa préface, Jérôme Charyn le dit mieux que moi : « Hammett est un des maîtres du non-dit, de ces mots tapis dans les vides du texte ». Au sommet de son art du « behaviourisme », Hammett signe une nouvelle qui n’est pas sans rappeler La clef de verre, l’un de ses plus beaux romans.
B.D.
Jean-Marie Harribey
La démence sénile du capital,
Fragments d’économie critique
Ed. du Passant, coll. Poches de résistance, 2002, 15 _.
« Allô ! ? Sciences éco ?.. Ici un Passant de base… J’voudrais
m’inscrire en maîtrise… Si j’ai la licence ? Non… Mais j’ai lu le
bouquin d’Harri… Une équivalence ? Mais non, j’vous dis ! J’ai lu Harribey… ça suffit, non ?.. Ah non ?.. Vous l’avez lu, vous ?
Har-rri-bey, Jean-Marie : La démence sénile du capital… J’vous jure qu’après ça, l’économie ça s’éclaire, on a l’air moins… Me coupez pas, bordel ! Avec le Jean-Marie, dit Larsabal en période basco-
béarnaise, y sont revus les concepts, les perspectives, et que j’te remets à l’endroit les idées correcto-convenues du discours
économique d’aujourd’hui… Et solide sur sa gauche, le type !.. Allô… Allô ? »
Bon, au fond, j’comprends qu’y m’coupent… Ça doit les inquiéter un peu, là-haut… Va-t-en savoir ce que peuvent faire des gens qui deviennent de plus en plus critiques…
Beau boulot, Jean-Marie !
S.G.
George P. Pelecanos
Blanc comme neige
Ed. de l’Olivier, 20 _.
George P. Pelecanos n’est pas un auteur de polars. Il est chirurgien des bas-fonds de Washington. Disséqueur de strates sociales,
entomologiste des sangs mêlés, expert en sombritude. Son (anti) héros s’appelle Strange, c’est bien le moins. Privé blanc qui
s’associe à l’ancien flic black sur lequel il est censé enquêter. Tout ça va vite, petites touches rapides, nerveuses, trois adjectifs et plein d’actions plus loin, t’as compris qu’on peut pas vivre innocemment dans la ville la plus gangrenée de la côte Est. Le tout est de garder un semblant d’humanité, malgré tout… On se pose les mêmes
questions que Pelecanos, avant qu’ici aussi fleurissent pour toujours les ghettos ethniques. Vrai polar, vrai discours politique. Qui a dit que ça n’allait pas ensemble ?
S.G.
Paco Ignacio Taibo II
et Angel de la Calle
Mon ami Moran
Trad. de l’espagnol par Lyne Strouc et Michel Mathe, Ed. Liber Niger, 12 _.
Paco a imaginé la rencontre, par-delà la mort de l’un d’eux, de deux héros mythiques de la geste révolutionnaire du continent
américain : Pancho Villa, le libérateur du Mexique, le promoteur de la révolution agraire, et l’ancien homme de main du capital devenu écrivain, Dashiell Hammett. Dash enquête sur la disparition du crâne de Villa. Jolie nouvelle sur le monde flou des frontières : celles qui séparent la vie de la mort, les Etats-Unis du Mexique, les
révolutionnaires des autres. Texte illustré dans la même unité de ton (juste ce qu’il faut de distanciation chaleureuse) par Angel de La Calle, qui a donné à Hammett les traits du héros du film éponyme de Wim Wenders.
B.D.
Michèle Sales
La Grande Maison
Ed. du Rouergue, 157 p., 10,5 _.
Cet ouvrage est conçu comme une succession de petits récits
nourris de l’expérience personnelle de l’auteur dans la bibliothèque de toutes les prisons d’Aquitaine. Il y court un souffle et un style porteurs d’une grande sensibilité, humaine et littéraire. Michèle Sales nous rend proches – à les toucher – autant les êtres, dans l’écho des bribes de leur souffrance, que les murs de « la Grande Maison » dans leur implacable clôture.
V.L.