Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
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© Passant n°42 [septembre 2002 - octobre 2002]
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Le corps des pauvres
Bientôt l’hiver et à chaque fois le même rituel : les Sans Domicile Fixe feront leur rentrée médiatique. On constatera à cette occasion combien le corps des pauvres occupe le devant de la scène, combien il est une préoccupation dans les discours et les représentations courantes. En effet, le froid devenant un évènement quasi national, les SDF sont présentés comme des ventres vides à remplir, des cadavres en devenir. La construction de la figure du SDF cristallisée autour de son corps et de ses besoins basiques traverse différents espaces. On a pu observer, à partir d’un travail de terrain à Bordeaux, que des espaces publics jusqu’au cimetière en passant par les lieux assistanciels, le corps du SDF s’impose comme une obsession sociale et constitue un fil conducteur pertinent qui révèle les ambiguïtés d’un système.
Le délit de sale corps
Les SDF ne sont pas libres d’aller là où ils veulent. Si leur condition de manière générale peut émouvoir l’opinion publique, ils n’en demeurent pas moins des indésirables. Les structures qui ont en charge ce public participent symboliquement au maintien de l’ordre social, ordre qui passe par la gestion de la visibilité de leurs usagers. Le centre d’hébergement d’urgence en est un exemple clair. Dans ce type de lieu le couvert et la survie sont offerts, mais avec une contrepartie difficilement négociable : l’enfermement. Les portes se ferment à clé et les résidents
se retrouvent otages d’un soir. Cette pratique n’est rien d’autre qu’une forme de nettoyage ou de relégation2. H. Pro-longeau dénonce cette réalité en se demandant si « le but inavoué ne serait pas de retirer de la ville les vagabonds, avant la tombée de la nuit, hantise de la société bourgeoise ».3
Les SDF ne sont pas les bienvenus dans certains quartiers. Soulignons que dans nombre de villes de pays occidentaux, les services sociaux et associations se situent dans les parties les plus pauvres de la ville. Cette corrélation n’est nullement le fruit du hasard. Il y a véritablement un phénomène de captivité résultant des rapports sociaux et du degré d’accessibilité et de résistance de certains espaces sociaux. La pénétration des structures destinées aux SDF dans les secteurs les plus bourgeois de la ville est plus ardue. Ces résistances rendent certains quartiers imperméables à la présence des SDF. Ce sont les riverains et les commerçants qui sont sou-
vent à l’origine de cette hostilité que
les Américains nomment le syndrome NYMBY (Not in my back yard). L’intolérance est plus prégnante chez les riverains propriétaires qui craignent pour la valeur locative de leur bien immobilier. Les SDF gênent. Une employée d’une association caritative localisée à Bordeaux nous confiait que la mission de leur structure avait été modifiée au moment de leur installation sous la pression des riverains, qui ont exigé que cela ne soit pas un lieu d’accueil de jour ouvert comme prévu, mais un lieu où ne sont effectuées que des instructions de dossiers, afin de limiter la présence des SDF dans le quartier.
Cette hostilité est d’autant plus marquée qu’elle s’articule depuis quelques années à des politiques municipales qui criminalisent la présence des SDF et qui s’orientent vers l’invisibilisation de ceux-ci. Depuis la fin des années 90, on assiste à la multiplication des arrêtés anti-mendicité ou antibivouac (à Bordeaux depuis janvier 2002), des textes qui visent à évincer les sans-abri des espaces publics. Une avancée de plus dans la confirmation du délit de sale corps ! Sur quoi se base-t-on pour appréhender les contrevenants dans la rue ? Ce sont les postures, l’allure, les stigmates physiques des personnes à la rue qui servent de critères pour écarter ceux qui ne correspondent pas à l’hexis corporelle en vigueur. Les SDF sont interdits de cité, ils n’ont désormais plus le droit d’afficher leur pauvreté. Ce délire sécuritaire a conduit les autorités locales de Los Angeles, à mettre en place une politique de containment des sans-abri en les concentrant « dans la partie Est de la cinquième rue, transformant de fait un quartier en un vaste dépôt de mendicité à ciel ouvert »4 Dans cette même ville les toilettes ont été supprimées. On empêche les SDF de dormir sur les lieux publics en aménageant sur ces mêmes lieux des systèmes d’arrosage. Les commerçants organisent activement le rejet des homeless en installant des enclos autour de leurs poubelles5.
A la ville comme à la mort
Même dans la mort, l’exclusion frappe les SDF. C’est dans le traitement qui est réservé à leur dépouille que l’on peut établir ce constat. Où enterre-t-on les indigents ? et comment le fait-on ? A Bordeaux, les sans argent, sans famille pour les réclamer, ceux qui sans un sou meurent à l’hôpital ou tombent sur la voie publique inanimés sans pièce d’identité, finissent dans un coin du cimetière de Bordeaux-Nord. Mais pas n’importe où ! Les vivants ont pris soin de quadriller l’espace des morts selon une logique ségrégative : les riches dans des caveaux, les moins riches dans des fosses temporaires qui sont attribuées pour 10 ans (renouvellement selon les moyens de la famille), et les pauvres dans les trous du champ commun.
A l’écart des tombes en marbre, fleuries, honorées avec surcharge et légèrement kitsch, se dressent de grandes haies, des frontières vertes qui cachent les périmètres réservés formant une sorte de bocage de la mort indigente et anonyme. Le promeneur n’arrive pas ici par hasard pour découvrir ce que le personnel appelle pudiquement le champ commun. La fosse commune n’existe plus, c’est d’un autre temps, se défend-on à la mairie. Et pourtant. Des monticules de gravats, alignés en rang, des petits tas de cailloux pour signifier qu’il y a quelqu’un en dessous, mort. Quelques tombes sont surmontées d’un piquet avec tout au plus le numéro de la fosse. Anonymes jusque dans la mort, les pauvres ne sont pas nommés. A charge de la famille d’offrir un nom propre et une date de naissance à son cher disparu. La mairie dans sa grande bonté hygiéniste paye le cercueil. La misère est frappante à la vue des ces tombes de fortune qui tanguent, ornées de bouts de ferraille recyclés parfois en croix probablement par quelques membres de la famille ou amis qui luttent pour faire exister la mémoire du défunt. Après 5 ans, les cercueils sont exhumés, direction la crémation, les cendres sont ensuite dispersées dans un coin du cimetière, la partie virtuelle de la fosse commune, le jardin du souvenir.
Le champ commun est l’expression d’une géographie de la relégation jusque dans la mort. Il résume toute la condition des SDF et se présente comme un parfait miroir du traitement qui leur est réservé et de la place qui leur est assignée dans notre société. Tout est contenu dans le dispositif spatial observé : captivité, distance, retrait, négation de l’identité, invisibilité. Ils sont doublement décédés, cliniquement et socialement. Des lieux assistanciels aux lieux publics se profilent ce déni d’identité, cette politique qui conteste la place du sujet, ces dépossessions de la parole et du corps. La main mise institutionnelle sur le corps des SDF observée à partir de la prise en charge sociale est l’expression d’une main mise idéologique sur une catégorie qui n’a d’existence qu’à la lumière de la politique de l’urgence fonctionnant sur le mode itératif et s’adressant entièrement au corps, à défaut d’assumer la parole de l’exclu. Cette politique ne prend pas en compte l’individu dans sa globalité et compromet sa place en tant que sujet. Les SDF sont fragmentés et sont traités comme une somme de problèmes à résoudre : hébergement, nourriture, lavage, soin. L’individu est réduit à sa logique biologique. Le système recycle les exclus et entretient par la même occasion nos fantasmes de disparition de l’humain. Il s’agit d’une politique de réanimation où, dans cha-que lieu, on pratique les derniers gestes de survie dans un aveu à peine voilé d’impuissance. C’est com-me si on faisait en permanence le deuil des SDF.
Le continuum symbolique entre la logique des institutions et le champ com-mun est frappant et fait résolument écho aux aveux d’un directeur de foyer qui résumait sa fonction ainsi : « je fais de l’accompagnement aux mourants ». Les SDF n’en finissent pas de mourir.
Il s’agit d’interroger la validité de nos promesses démocratiques qui prétendent que nous sommes tous égaux. Poser la question d’un droit à la dignité dans la mort, c’est entre autres poser la question du droit
à la ville. A qui appartient-elle ? Aux consommateurs, aux vivants : elle porte la négation des SDF, morts-vivants socialement. Même au cimetière, les indésirables sont séparés des autres, des moins morts qu’eux qui continuent d’exister symboliquement dans le monde des vivants car nommés dans la communauté. De la ville au cimetière, on ne peut qu’être frappé par les paysages du Mépris Social6, concept qui offre une grille de lecture du déficit de reconnaissance, d’une amputation de dignité dans le déni d’identité. Il est ainsi possible de saisir la souffrance morale des SDF à qui, dans leur traversée de la ville, on ne cesse de signifier que certaines existences valent mieux que d’autres.
Le délit de sale corps
Les SDF ne sont pas libres d’aller là où ils veulent. Si leur condition de manière générale peut émouvoir l’opinion publique, ils n’en demeurent pas moins des indésirables. Les structures qui ont en charge ce public participent symboliquement au maintien de l’ordre social, ordre qui passe par la gestion de la visibilité de leurs usagers. Le centre d’hébergement d’urgence en est un exemple clair. Dans ce type de lieu le couvert et la survie sont offerts, mais avec une contrepartie difficilement négociable : l’enfermement. Les portes se ferment à clé et les résidents
se retrouvent otages d’un soir. Cette pratique n’est rien d’autre qu’une forme de nettoyage ou de relégation2. H. Pro-longeau dénonce cette réalité en se demandant si « le but inavoué ne serait pas de retirer de la ville les vagabonds, avant la tombée de la nuit, hantise de la société bourgeoise ».3
Les SDF ne sont pas les bienvenus dans certains quartiers. Soulignons que dans nombre de villes de pays occidentaux, les services sociaux et associations se situent dans les parties les plus pauvres de la ville. Cette corrélation n’est nullement le fruit du hasard. Il y a véritablement un phénomène de captivité résultant des rapports sociaux et du degré d’accessibilité et de résistance de certains espaces sociaux. La pénétration des structures destinées aux SDF dans les secteurs les plus bourgeois de la ville est plus ardue. Ces résistances rendent certains quartiers imperméables à la présence des SDF. Ce sont les riverains et les commerçants qui sont sou-
vent à l’origine de cette hostilité que
les Américains nomment le syndrome NYMBY (Not in my back yard). L’intolérance est plus prégnante chez les riverains propriétaires qui craignent pour la valeur locative de leur bien immobilier. Les SDF gênent. Une employée d’une association caritative localisée à Bordeaux nous confiait que la mission de leur structure avait été modifiée au moment de leur installation sous la pression des riverains, qui ont exigé que cela ne soit pas un lieu d’accueil de jour ouvert comme prévu, mais un lieu où ne sont effectuées que des instructions de dossiers, afin de limiter la présence des SDF dans le quartier.
Cette hostilité est d’autant plus marquée qu’elle s’articule depuis quelques années à des politiques municipales qui criminalisent la présence des SDF et qui s’orientent vers l’invisibilisation de ceux-ci. Depuis la fin des années 90, on assiste à la multiplication des arrêtés anti-mendicité ou antibivouac (à Bordeaux depuis janvier 2002), des textes qui visent à évincer les sans-abri des espaces publics. Une avancée de plus dans la confirmation du délit de sale corps ! Sur quoi se base-t-on pour appréhender les contrevenants dans la rue ? Ce sont les postures, l’allure, les stigmates physiques des personnes à la rue qui servent de critères pour écarter ceux qui ne correspondent pas à l’hexis corporelle en vigueur. Les SDF sont interdits de cité, ils n’ont désormais plus le droit d’afficher leur pauvreté. Ce délire sécuritaire a conduit les autorités locales de Los Angeles, à mettre en place une politique de containment des sans-abri en les concentrant « dans la partie Est de la cinquième rue, transformant de fait un quartier en un vaste dépôt de mendicité à ciel ouvert »4 Dans cette même ville les toilettes ont été supprimées. On empêche les SDF de dormir sur les lieux publics en aménageant sur ces mêmes lieux des systèmes d’arrosage. Les commerçants organisent activement le rejet des homeless en installant des enclos autour de leurs poubelles5.
A la ville comme à la mort
Même dans la mort, l’exclusion frappe les SDF. C’est dans le traitement qui est réservé à leur dépouille que l’on peut établir ce constat. Où enterre-t-on les indigents ? et comment le fait-on ? A Bordeaux, les sans argent, sans famille pour les réclamer, ceux qui sans un sou meurent à l’hôpital ou tombent sur la voie publique inanimés sans pièce d’identité, finissent dans un coin du cimetière de Bordeaux-Nord. Mais pas n’importe où ! Les vivants ont pris soin de quadriller l’espace des morts selon une logique ségrégative : les riches dans des caveaux, les moins riches dans des fosses temporaires qui sont attribuées pour 10 ans (renouvellement selon les moyens de la famille), et les pauvres dans les trous du champ commun.
A l’écart des tombes en marbre, fleuries, honorées avec surcharge et légèrement kitsch, se dressent de grandes haies, des frontières vertes qui cachent les périmètres réservés formant une sorte de bocage de la mort indigente et anonyme. Le promeneur n’arrive pas ici par hasard pour découvrir ce que le personnel appelle pudiquement le champ commun. La fosse commune n’existe plus, c’est d’un autre temps, se défend-on à la mairie. Et pourtant. Des monticules de gravats, alignés en rang, des petits tas de cailloux pour signifier qu’il y a quelqu’un en dessous, mort. Quelques tombes sont surmontées d’un piquet avec tout au plus le numéro de la fosse. Anonymes jusque dans la mort, les pauvres ne sont pas nommés. A charge de la famille d’offrir un nom propre et une date de naissance à son cher disparu. La mairie dans sa grande bonté hygiéniste paye le cercueil. La misère est frappante à la vue des ces tombes de fortune qui tanguent, ornées de bouts de ferraille recyclés parfois en croix probablement par quelques membres de la famille ou amis qui luttent pour faire exister la mémoire du défunt. Après 5 ans, les cercueils sont exhumés, direction la crémation, les cendres sont ensuite dispersées dans un coin du cimetière, la partie virtuelle de la fosse commune, le jardin du souvenir.
Le champ commun est l’expression d’une géographie de la relégation jusque dans la mort. Il résume toute la condition des SDF et se présente comme un parfait miroir du traitement qui leur est réservé et de la place qui leur est assignée dans notre société. Tout est contenu dans le dispositif spatial observé : captivité, distance, retrait, négation de l’identité, invisibilité. Ils sont doublement décédés, cliniquement et socialement. Des lieux assistanciels aux lieux publics se profilent ce déni d’identité, cette politique qui conteste la place du sujet, ces dépossessions de la parole et du corps. La main mise institutionnelle sur le corps des SDF observée à partir de la prise en charge sociale est l’expression d’une main mise idéologique sur une catégorie qui n’a d’existence qu’à la lumière de la politique de l’urgence fonctionnant sur le mode itératif et s’adressant entièrement au corps, à défaut d’assumer la parole de l’exclu. Cette politique ne prend pas en compte l’individu dans sa globalité et compromet sa place en tant que sujet. Les SDF sont fragmentés et sont traités comme une somme de problèmes à résoudre : hébergement, nourriture, lavage, soin. L’individu est réduit à sa logique biologique. Le système recycle les exclus et entretient par la même occasion nos fantasmes de disparition de l’humain. Il s’agit d’une politique de réanimation où, dans cha-que lieu, on pratique les derniers gestes de survie dans un aveu à peine voilé d’impuissance. C’est com-me si on faisait en permanence le deuil des SDF.
Le continuum symbolique entre la logique des institutions et le champ com-mun est frappant et fait résolument écho aux aveux d’un directeur de foyer qui résumait sa fonction ainsi : « je fais de l’accompagnement aux mourants ». Les SDF n’en finissent pas de mourir.
Il s’agit d’interroger la validité de nos promesses démocratiques qui prétendent que nous sommes tous égaux. Poser la question d’un droit à la dignité dans la mort, c’est entre autres poser la question du droit
à la ville. A qui appartient-elle ? Aux consommateurs, aux vivants : elle porte la négation des SDF, morts-vivants socialement. Même au cimetière, les indésirables sont séparés des autres, des moins morts qu’eux qui continuent d’exister symboliquement dans le monde des vivants car nommés dans la communauté. De la ville au cimetière, on ne peut qu’être frappé par les paysages du Mépris Social6, concept qui offre une grille de lecture du déficit de reconnaissance, d’une amputation de dignité dans le déni d’identité. Il est ainsi possible de saisir la souffrance morale des SDF à qui, dans leur traversée de la ville, on ne cesse de signifier que certaines existences valent mieux que d’autres.
Géographe, auteur de Les SDF et la ville. Géographie du savoir survivre, Bréal, 2002.
(1) Zeneidi-Henry Djemila, 2002, Les SDF et la ville, Géographie du savoir survivre, Paris, Bréal.
(2) Soulié C., 2000 « Le dualisme du réseau d’hébergement pour personnes sans-abri à Paris », Marspsat M., Firdion J.-M. (dir.), La rue et le foyer, Paris, PUF, p. 216.
(3) Prolongeau H., Septembre 1993, « Parias dans la ville », Le Monde Diplomatique.
(4) Davis M., 1997, City of Quartz, Paris, Ed. La Découverte, p. 213.
(5) Davis M., 1997, City of Quartz, Paris, Ed. La Découverte, p. 214.
(6) Renault E., 2000, Le Mépris social, Ethique et politique de la reconnaissance, Ed. du Passant.
(1) Zeneidi-Henry Djemila, 2002, Les SDF et la ville, Géographie du savoir survivre, Paris, Bréal.
(2) Soulié C., 2000 « Le dualisme du réseau d’hébergement pour personnes sans-abri à Paris », Marspsat M., Firdion J.-M. (dir.), La rue et le foyer, Paris, PUF, p. 216.
(3) Prolongeau H., Septembre 1993, « Parias dans la ville », Le Monde Diplomatique.
(4) Davis M., 1997, City of Quartz, Paris, Ed. La Découverte, p. 213.
(5) Davis M., 1997, City of Quartz, Paris, Ed. La Découverte, p. 214.
(6) Renault E., 2000, Le Mépris social, Ethique et politique de la reconnaissance, Ed. du Passant.