Sortie du DVD de Notre Monde
Notre Monde Notre Monde (2013, 119') un film de Thomas LacosteRassemblant plus de 35 intervenants, philosophes, sociologues, économistes, magistrats, médecins, universitaires et écrivains, Notre Monde propose un espace d’expression pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy à « une pensée commune ». Plus encore qu’un libre espace de parole, Notre Monde s’appuie sur un ensemble foisonnant de propositions concrètes pour agir comme un rappel essentiel, individuel et collectif : « faites de la politique » et de préférence autrement.
Retour
© Passant n°42 [septembre 2002 - octobre 2002]
© Passant n°42 [septembre 2002 - octobre 2002]
par Attiya Dawood
Imprimer l'articleL’amour à mort
Les femmes pakistanaises et leur droit à disposer de leur corps« Kari », c’est par ce qualificatif – littéralement « noir » – qu’au Pakistan, on désigne, pour les frapper d’ostracisme, les femmes et hommes suspectés d’avoir une relation sexuelle hors mariage. Nombre de ces couples sont encore condamnés à mort par les membres de leur propre famille qui considèrent que leur honneur a été souillé. La poétesse Attiya Dawood, qui par ailleurs, milite pour les droits des femmes, exhorte sa fille à suivre son propre sentiment amoureux et non les dictats d’une majorité étriquée. Ses convictions et déclarations courageuses sont loin de faire l’unanimité au « pays des Purs ».
A ma fille
Même s’ils te déclarent kari
Et te condamnent à mort,
Choisis plutôt la mort, mais vis pour l’amour.
Ne fais pas la belle dans sa vitrine de respectabilité
Tu dois vivre pour l’amour.
Dans le désert des désirs inextinguibles
Ne sois pas un cactus, mais vis pour l’amour.
Quel pouvoir ont-ils sur toi ?
Ils peuvent te lapider à mort
Mais toi, en un seul instant,
Tu peux atteindre le tout de la vie.
Tu dois vivre pour l’amour.
Ils peuvent déclarer que c’est un péché.
Et alors ? Supporte-le,
Mais vis pour l’amour.»
A ma fille
Même s’ils te déclarent kari
Et te condamnent à mort,
Choisis plutôt la mort, mais vis pour l’amour.
Ne fais pas la belle dans sa vitrine de respectabilité
Tu dois vivre pour l’amour.
Dans le désert des désirs inextinguibles
Ne sois pas un cactus, mais vis pour l’amour.
Quel pouvoir ont-ils sur toi ?
Ils peuvent te lapider à mort
Mais toi, en un seul instant,
Tu peux atteindre le tout de la vie.
Tu dois vivre pour l’amour.
Ils peuvent déclarer que c’est un péché.
Et alors ? Supporte-le,
Mais vis pour l’amour.»
Poète d’expression Sindhi, Attiya Dawood a écrit de nombreux ouvrages (informations : attiyadawood@attiyadawood.com). Le texte ici publié est extrait de Raging to be free, 1995. Nous vous recommandons également la lecture de l’article A family divided sur le site : http://www.time.com/time/asia/.